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Dès sa création, l'ASSÉ mène ses premières grandes luttes contre les accords de libre-échange, dont la ZLÉA. En 2001, l'ASSÉ a participé à la manifestation à Québec contre le Sommet des Amériques. Dès lors, l'ASSÉ se définissait déjà comme une organisation qui non seulement défend ses membres, mais lutte activement pour une société plus juste et plus équitable. La violence policière et les mesures de contrôle abusive du Sommet des Amériques auront été des moments marquants pour les premiers militants et les premières militantes de l'ASSÉ. Nous avons pris qu'il allait falloir se battre pour nos revendications, et que si nous étions réprimés, c'est bien parce qu'on essayait de taire nos revendications justes. 15 ans plus tard, la situation n'a pas vraiment changé.

En 2005, la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie, la CASSÉE, mène une grande grève de 7 semaines pour l'annulation des réformes de l'aide financière aux études. Grâce à cette grève, les coupures de 103 millions à l'AFE ont pu être évitées. Malgré tout, l'offre à rabais négociée par les fédérations étudiantes avec le gouvernement tue nette la mobilisation alors qu'elle avait atteint un sommet après 6 semaines de débrayage. La CASSÉE sera dissoute le 14 avril 2005. Suite à la grève de 2005, les leçons sont claires : seul un mouvement combattif peut obtenir de réels gains !

En 2006, les militantes de l'ASSÉ démarrent une campagne féministe audacieuse pour dénoncer l'objectivation des femmes dans l'espace publicitaire et médiatique : Sale pub sexiste ! 10 ans plus tard, elle est toujours pertinente, et on retrouve encore les collants sur des publicités et des images sexistes, dégradantes ou qui encourage la culture du viol. Grâce à ses mobilisations et ses structures féministes, l'ASSÉ tient un discours féministe combattif et reste un acteur important pour défendre et promouvoir la condition de la femme. La lutte sera féministe ou ne sera pas !

Le 7 février 2012, les étudiants et les étudiantes du cégep de Valleyfield est la première association étudiante à avoir voté la grève. Puis, le 9 février, 20 000 étudiantes et les étudiants affilié-e-s à la Coalition large de l'ASSÉ, la CLASSE, adopteront un mandat de grève générale illimitée. Débute alors la plus grande grève étudiante du Canada. L'objectif : bloquer la hausse des frais de scolarité de 1625$ et maintenir le gel des frais dans une perspective de gratuité scolaire. Au sommet de la grève, près de 300 000 étudiants et étudiantes seront en grève ! On se rappellera du mépris des médias et de l'arrogance des politicien-ne-s, de la brutalité policière et de Victoriaville, de la violence d'une élite qui tente de taire ceux et celles qui la dénoncent. Mais on se rappellera aussi des grandes manifestations nationales des 22 de chaque mois (le 22 mars, ce seront près de 200 000 personnes qui manifesteront à Montréal), des manifs de nuit, de l'École de la montage rouge, de Fermaille, Schola, Free Education Montreal, le Rabbit Crew, des concerts de casseroles, UniversiTV et CUTV qui couvraient les événements, et de toutes les actions, de toutes les manifestations, des coups d'éclats et des coups de gueule qui ont fait les événements de 2012. On se rappellera de l'éveil politique, social et féministe de toute une génération. Les assemblées générales nous auront appris un nouveau sens à la démocratie, les actions directes nous auront montré que la politique ne se résume pas à un vote dans une urne. Lutter nous aura appris qu'il est légitime de se battre pour une société plus juste. Pour citer un poète québécois qu'on a aussi lu sur des pancartes durant les manifestations : « Nous sommes arrivés à ce qui commence. » Et surtout, on se rappellera qu'un peuple uni ne sera jamais vaincu.

Depuis 2013, l'ASSÉ mobilise ses membres contre l'austérité et participe à de nombreuses initiatives avec des groupes militants et alliés ! En 2013, alors que l'austérité n'était pas encore un mot connu, la mobilisation de l'ASSÉ a permis d'imposer cet enjeux dans la sphère publique. Le 2 avril 2015, près de 135 000 étudiants et étudiantes étaient grève. Puis, l'ASSÉ a participé à un 1er mai historique, la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses. Aujourd'hui et demain, l'ASSÉ sera présente et mobilisée pour défendre les intérêts de ses membres, et surtout promouvoir et revendiquer une éducation gratuite et libre du privé, et une société plus juste, plus féministe et plus inclusive !